C'est pourquoi lorsque le retour des terribles Opel astra a été annoncé (ils achètent même pas français, attends), la CNIL s'est fâchée dans un petit avis, jugeant cette reprise prématurée ; doux euphémisme, vu qu'elle estime que la collecte par le biais des wi-fi des riverains est en soi illicite, alors que Google ne se reproche que la présence finale de données personnelles au sein de données de géolocalisation.
"La CNIL rappelle qu’à la suite de la collecte illicite d’informations personnelles au passage de ces véhicules, notamment au travers des bornes Wi-Fi des riverains, elle a mis en demeure Google de cesser toute collecte de données à l’insu des personnes concernées, de veiller à ne plus collecter de telles données de façon illicite ou déloyale et de lui fournir un certain nombre d'informations sur les modalités de recueil de ces données dans le cadre de Street View. "
Avec tout le respect dû au style ampoulé de notre autorité administrative préférée, je pensais que c'était un peu léger pour faire reculer Google et son principe simple de vie : stocker tout ce qui est immatériel, scanner tout le reste. Evidemment, ça n'a pas suffit, 21 Google cars sillonnent aujourd'hui les routes de France et de Navarre, en principe exemptes de tout matériel wi-fi. Du moins peut-on compter sur la bonne volonté autochtone pour attaquer à coup de palme les insolentes carrioles.
Soutenant ces initiatives locales, la CNIL a fait procéder à la fouille de plusieurs Google cars en marraude le durant la semaine du 23 août (source : Bloomberg). L'autorité a en effet le pouvoir de visiter tous locaux ou installations servant à la mise en oeuvre d'un traitement de données à caractère personnel et à usage professionnel (je t'arrête tout de suite dans ton idée saugrenue de vouloir donc loger les salariés de Google dans leur voiture pour éviter ce genre de désagrément, qu'est-ce que tu as l'esprit mal tourné, car même un domicile privé peut être visité s'il héberge une activité professionnelle) Le secrétaire général de l'autorité a déclaré que cette fouille avait pour objet de "vérifier qu'ils avaient cessé de collecter des données Wi-Fi".
MàJ via Zorgloob : le service de presse de Google aurait tempéré cette nouvelle, en expliquant que cette fouille relevait d'un rendez-vous convenu auparavant entre les deux parties.
Un mot d'admiration aux services de la CNIL, déjà chargés d'inspecter les fichiers de la France entière et contraints aujourd'hui de poursuivre les Google cars dans les rues, le tout avec 150 personnes grand max... Le blog dédié à l'actualité Google, Zorgloob, relève le caractère principalement médiatique de ces fouilles, qui bien évidemment auraient pu avoir lieu dans les locaux/garages de Google, mais pourquoi faire simple quand on peut faire tapageur ?
Les résultats de la fouille n'ont pas été communiqué, ils iront rejoindre les nombreuses informations que Google a fourni à la CNIL afin que ses méthodes de collecte soient analysées. Suspens insoutenable, surtout pour Google, pour qui les décisions de la CNIL sont le sel de l'existence et qui, pour tromper son angoisse, continue à faire rouler ses voitures où bon lui semble.
Badineuse