vendredi 10 décembre 2010

Wikileaks & Anonymous, pour le meilleur et pour le pire

Les tentatives de musèlement de Wikileaks ont provoqué un raz-de-marée sur Internet, en ce qu’elles ont réveillé la Bête en la personne des Anonymous.

Il faut reconnaître que Wikileaks a pris cher durant le déroulement du Cablegate. Au bout de quelques heures de publication, Wikileaks recevait des attaques par déni de service (DDOS) d’une intensité de plus de 10Go/s. La saturation du site ne suffisant pas, ce sont les sources d’approvisionnement de Wikileaks qui ont été fermées les unes après les autres, Mastercard puis Visa et enfin Paypal gelant les comptes, sans compter les pressions exercées sur les hébergeurs de Wikileaks.

C’est alors que pour protester contre ces actions, plusieurs initiatives se sont fait jour. Les plus défensives ont utilisé massivement des sites miroirs, créant ainsi des répliques innombrables des données de Wikileaks et empêchant de facto leur disparition.

Les plus agressives sont bien sûr parties (à moins qu’elles n’aient instinctivement rejoint) les Anonymous, donnant un nouveau visage à l’Operation Payback, pour pilonner systématiquement les organismes qui s’étaient opposés à (ou avaient lâché) Wikileaks. Les sites de Visa, de Mastercard, de l’hébergeur Amazon et de Paypal, ont subi de fortes attaques. 

A présent, certains médias commentent ces attaques « pirates » en se pincant le nez, et en mélangeant de façon déplorable piratage, botnet, hacking, machine zombie, et j’ai cru entendre parler de P2P mais ça m’a tellement déprimée que j’ai éteint. 

Quelle légitimité pour l’Operation Payback ? 

Evidemment, c’est pas bien, derrière ces boites, il y a des salariés qui ont passé une sale nuit à désengorger leur pauvres serveurs, il y a des respos informatiques qui ont dû se faire engueuler, il y a plein de gens qui paient pour une décision prise en haut lieu, évidemment le DDOS est illégal. 

Cependant, toutes les actions contre Wikileaks ne reposent sur aucun fondement juridique tangible (j’entends par là une décision de justice, ayant qualifié l’activité de Wikileaks d’illégale). Sans même parler de la honteuse utilisation de DDOS par des organismes probablement étatiques, il faut bien se rendre compte ici que des sociétés privées ont pris sur elles de couper les vivres à un organe d’information, sur la seule base d’une illégalité arguée et surtout d’une hostilité à l’action de Wikileaks. 

Qu’on s’étonne ensuite qu’une communauté aussi émotive que les Anonymous en particulier, et Internet en général, soit montée au créneau pour défendre Wikileaks par tous les moyens possibles. Comment reprocher aux « pirates » d’utiliser des méthodes illicites quand une banque asphyxie son client sans raison autre que politique ? 

L’illicéité de leurs actions n’est pas forcément justifiable, elle est cependant compréhensible, comme toute réaction d’indignation instinctive face à une injustice patente, que les anons ne sont pas les seuls à dénoncer, loin de là.

Quant à comparer un DDOS à une manifestation d’un nouveau genre, comme un sit-in, j’ai des doutes, le côté pacifique manque un peu… Cependant il semblerait que l’attaque contre Paypal par exemple n’a visé que le blog et non la partie commerciale du site, ce qui réduirait considérablement le préjudice invocable par Paypal. Quoiqu’il en soit, ne te fais pas d’illusions, ça risque de mettre du temps à être considéré comme tel… 

[Voir là-dessus : Evgeny Morozov, Parsing the impact of Anonymous, découvert grâce à l’article d’Olivier Tesquet, La guerre de l’information n’est pas la cyberguerre]

… Pour quelles conséquences ?

L’Operation Payback est-elle une bonne chose pour Wikileaks ? 

La volonté de défendre Wikileaks en attaquant ses détracteurs n’arrange pas exactement son image. Wikileaks se pose en défenseur de la liberté d’information et se voit suivie par un mouvement dont les blocages s’apparentent plus à de la censure et de la violence numérique que de la diffusion d’idées… 

Facile ensuite médiatiquement d’assimiler Wikileaks à des vilains-pirates, en mélangeant joyeusement tous les concepts, facile de décrédibiliser la démarche de libération des informations par celle de piratage, etc. Wikileaks est malheureusement menacé, pas la peine de l’enfoncer. Par ailleurs, Assange lui-même se doute probablement de l’effet dévastateur d’une telle assimilation et cherche à s’en distancier, peut-être simplement pour ne pas aggraver son cas auprès des autorités. 

Une parenthèse personnelle également sur les conséquences d’une Operation Payback orientée vers Wikileaks pour Anonymous eux-mêmes : leurs actions étaient au départ plutôt tournées vers le lol & lulz, et deviennent tristement sérieuses dans leurs préoccupations ces derniers temps. Cela avait commencé par les actions contre les parangons du droit d’auteur, objectif originel de l’Operation Payback, et cela se poursuit aujourd’hui par la défense de Wikileaks, avec une furieuse tendance à en faire une guerre des bons contre les méchants. 

Malheureusement, la beauté des Anonymous était jusqu’à présent de maintenir presque naturellement une coordination dans son mouvement, étant donné que les attaques étaient ponctuelles, émotionnelles, liées à une indignation temporaire ou un buzz humoristique. A présent que les membres se tournent vers le politique pur, il commence à y avoir des dissensions, on passe d’une cible à une autre, les informations circulent plus mal eu égard à la fermeture des comptes par twitter, facebook, l’indisponibilité de l’irc, etc. Malgré le travail réel de coordination, cela devient un peu bordélique (et puis carrément moins marrant.)


Une initiative peut, peut-être, rendre sa cohérence à cette action, l’Operation : Leakspin.



Exposure, donc, c’est-à-dire faire sortir les leaks les plus sensibles, et les diffuser au maximum en les regroupant par trends & tags significatifs pour la communauté. La logique de cette démarche est beaucoup plus en accord avec la philosophie de diffusion et de liberté d’information de Wikileaks que la logique de blocage qu’un DDOS implique nécessairement. Par ailleurs, ceci permet la dispersion des sources de leaks et protège ainsi l’intégrité des informations diffusées, tout comme les miroirs de Wikileaks l’ont fait ces derniers jours. 

A suivre, avec plaisir !!! http://operationleakspin.org/

dimanche 28 novembre 2010

Ego, Creative Commons et Goncourt 2010

Tout a commencé par un article de Slate.fr, relevant la présence de passages du livre "La carte et le territoire" de Michel Houellebecq ressemblant fortement à des articles de Wikipedia. Au-delà des diverses accusations de plagiat, ce sont les conséquences de ces reprises qui provoquent actuellement un débat passionné : "La carte et le territoire" est-il sous licence Creative Commons ?

Les contenus Wikipedia, pour leur grande majorité, sont sous licence Creative Commons BY-SA 3.0, Paternité - Partage avec conditions identiques à l'initiale. Cette condition de partage implique que "si vous modifiez, transformez ou adaptez cette création, vous n'avez le droit de distribuer la création qui en résulte que sous un contrat identique à celui-ci". 

La généralisation de ce type de clauses dans les licences libres est faite pour créer un phénomène de contamination : la présence d'un simple extrait sous licence CC provoquerait le basculement intégral d'une œuvre sous licence libre. La chose est assez connue en droit de l'informatique, les licences GNU GPL permettant de contraindre les éditeurs à ouvrir les codes sources de leur logiciel, dès qu'un morceau de code sous GNU GPL est détectable.

Le raisonnement théorique se tient, il est même plutôt classique. Cependant un blog l'a formalisé et appliqué de façon extrêmement téméraire, car son auteur en a déduit qu'il pouvait mettre en ligne l'ouvrage en question, pour faire appliquer lui-même ladite licence ; et de passer de la parole aux actes et de publier l'intégralité de "La carte et le territoire". 

Or, certains arguments de poids vont contre ce raisonnement, comme par exemple le fait que les passages sont trop réduits pour justifier une contamination,  ou encore qu'ils relèvent du droit de courte citation. Personnellement, je trouve ces arguments un peu légers. Plus réel en revanche, est le fait que la viralité GNU GPL est une caractéristique bien propre à ces licences et que les CC fonctionnent sur un mécanisme bien différent.

Et ce qui semble surtout évident, c'est que si la violation des conditions énoncées par la licence CC place probablement l'auteur du livre en position de contrefacteur, cela n'autorise personne à mettre en ligne ni à télécharger ledit bouquin.

Seules trois parties peuvent décider d'une telle ouverture, à mon sens : l'auteur lui-même, comme beaucoup d'éditeurs de logiciel le font, pour éviter un long procès et faire amende honorable pour un plagiat souvent involontaire ; le juge, évidemment, en demandant la mise en conformité de la distribution de l'ouvrage à la licence de laquelle il relève ; et peut-être, mais c'est risqué, la partie lésée, qui en l'espèce est un contributeur anonyme de Wikipédia, ce qui rendrait cette initiative encore plus dangereuse. 

Dangereuse pour l'auteur du blog qui a mis en ligne l'ouvrage mais surtout pour ceux qui vont  le télécharger , et qui deviennent eux-mêmes contrefacteurs. 

En tant que juriste spécialisé en nouvelles technologies, l'auteur aurait dû réaliser qu'un raisonnement juridique n'est rien tant qu'il n'est pas soutenu par des décisions de justice, ou au moins une doctrine. Les arrêts cités dans l'article sont malheureusement soit étrangers, soit tellement ambigus qu'ils ne valent pas grand chose dans ce débat. Or si un avocat peut goupiller des raisonnements contestables quand il s'agit de défendre un client - on fait avec ce qu'on a - il est totalement irresponsable de pousser les gens à se mettre dans l'illégalité pour faire un buzz, sans aucune certitude que les juges suivront. Parce que même si ce raisonnement était le bon, il n'y a aucune garantie que les juges le retiennent, la France n'étant pas spécialement pionnière dans sa législation sur le droit d'auteur et le libre...

L'éditeur du livre a annoncé sa volonté d'engager des poursuites judiciaires, la communauté du libre s'énerve en pensant au préjudice porté à son image, le blog est inondé de critiques violentes et de vieilles vidéos consternantes tournées par l'auteur du blog ressortent des placards, probablement grâce à ses sympathiques compagnons de fac... C'est un peu triste, mais probablement mérité.


Badineuse

PS : il paraît que cet article n'est pas drôle, toutes mes excuses, mais cette histoire me fait moyennement rire...

Edit : voir également, pour une approche presque distributive, basée sur la distinction entre oeuvre dérivée et oeuvre collective, ce qui permettrait de ne soumettre à la CC que l'oeuvre dérivée, soit les passages adaptés de Wikipedia, sans que l'oeuvre totale, oeuvre collective, ne subisse la potentielle viralité de la CC :  S.I. Lex, Houellebecq : extension du domaine de l'effet viral ? J'espère que le manque de clarté de ma phrase ne te dissuadera pas d'aller voir cet excellent article.

mardi 23 novembre 2010

Facebook et petits licenciements entre collègues

Un mot sur le conseil des prud'hommes de Boulogne-Billancourt qui a rendu le 19 novembre 2010 une décision (texte via Les Echos) qui fait fureur à tous les sens du terme, qui valide le licenciement de salariés ayant tenu des propos incitant à la rébellion contre la hiérarchie et s'apparentant à du dénigrement de leur société ; le tout est considéré comme constitutif d'une faute grave.

Les propos litigieux suivent (les mineurs sont priés de détourner leurs chastes yeux, ceci est une incitation à la rébellion) :

Tout commence par " X a intégré le cercle très fermé des néfastes ", déclaration vite commentée par

" Sans déconner... et puis-je savoir qui vous a intronisé dans ce club très fermé monsieur (X), parce que normalement il y a tout un rite, tout d'abord vous devez vous foutre de la gueule de votre supérieure hiérarchique, toute la journée et sans qu'elle s'en rende compte. Ensuite il vous faudra lui rendre la vie impossible pendant plusieurs mois et seulement là nous pourrons considérer votre candidature"

" Et oui, X, va falloir respecter ce rite dicté par notre grand gourou Y. Dès lundi Z et moi allons voir si tu respectes bien tout ça ".

" Bienvenu dans le club mon cher X "

Je t'accorde une minute de répit pour bien apprécier l'horreur de ces propos dans toute leur ampleur ainsi que pour t'en remettre. Les sels sont dans l'armoire à droite.

Bref, mis à part leur caractère hautement éligible à Stupidbook, lequel site avait déjà relayé une affaire similaire aux conséquences moins tristes, ce qui est presque injuste vu que la protagoniste semblait nettement plus limitée... excepté aussi toute la jurisprudence sur Facebook ... mis à part tout cela, je reste dubitative -comme tout le monde- sur plusieurs points.

N'étant pas vraiment une spécialiste du droit du travail, je m'interroge sur la gravité des propos en cause. La faute grave résulte "d'un fait fautif ou d'un ensemble de faits fautifs imputables au salarié qui constitue une violation des obligations découlant du code du travail ou des relations de travail d'une importance telle qu'elle rend impossible le maintien du salarié pendant la durée du préavis". Une conversation similaire, devant la machine à café de la boîte, en présence de plusieurs autres salariés, aurait-elle reçu une telle qualification ? Qu'en est-il du fait que les propos ont eu lieu en dehors des horaires de travail, un samedi soir, et que dans un pareil cas, il aurait fallu caractériser une atteinte autrement plus grave à l'image de l'entreprise ?

Je ne crois pas qu'il soit pertinent de s'attarder sur l'interprétation du juge des propos des salariés, mais je me permettrais au moins de citer un passage, à titre d'avertissement destiné à ceux qui pourraient croire, les mauvaises langues, que la justice manque d'humour :

" Il est précisé que X intègre "le club des néfastes", club virtuel destiné à rassembler les salariés de la société B, respectant le rite consistant à se "foutre de la gueule" de A, leur supérieure hiérarchique "toute la journée et sans qu'elle s'en rende compte" et ensuite "lui rendre la vie impossible pendant plusieurs mois". Pas de doute, un nouveau culte sataniste est né et il convient d'y mettre un terme... " [...]dans ce contexte, cette phrase qui se termine par les mots "hi hi hi" ne peut être interprétée comme étant humoristique". Passons...

Il semble plutôt que pour apprécier la gravité des propos en cause le juge a surtout retenu la publicité des propos échangés. Les salariés invoquaient le caractère privé de leur conversation et c'est sur ce point que beaucoup critiquent le jugement. Il faut cependant remarquer que le juge a pris la peine de relever le paramétrage des comptes Facebook incriminés, réglé sur "un partage avec "ses amis et leurs amis" permettant ainsi un accès ouvert, notamment par les salariés ou anciens salariés de la société." Et sur ce point, je ne peux, bien à regret, qu'approuver. Facebook n'est pas un journal intime et le partage en est (devenu...) la vocation principale.

Si cette analyse ne suffit pas (voir quand même l'opinion du responsable juridique de Wikio sur PC INpact), on ne peut que constater que la conversation litigieuse est remontée jusqu'à la supérieure hiérarchique visée. En effet, le texte de la décision signale clairement que "des salariés choqués par des propos tenus sur le site Facebook de X nous ont édité puis communiqué les conversations échangées". Transmettons nos plus sincères félicitations aux salariés sensibles en question, qui obtiendront sûrement le prix d'employé de l'année à Noël. Mais dès lors qu'on accepte sur son compte des "amis" du boulot et que les paramètres permettent à leur entourage de voir les conversations échangées, il est difficile de qualifier l'échange de privé.

Les salariés ont interjeté appel. En attendant, réservez vos gentils collègues pour LinkedIn et n'hésitez pas à mieux verrouiller vos profils...

Badineuse

lundi 15 novembre 2010

Quand les Anonymous revendiquent un droit d'auteur...

... ça ne leur réussit pas.

Je t'ai déjà parlé, harcelé, bassiné avec 4chan & la communauté Anonymous qui trompe son ennui - qui doit être magistral - en déversant sur ses forums les images les plus spéciales du Net. Parfois cependant, 4chan s'enflamme pour les vraies valeurs morales à défendre et détruit la vie de toute personne ayant levé la main sur un chaton. Récemment, la communauté s'est découvert une vocation de défenseur du téléchargement libre et fait des ulcères à répétition dès qu'on s'approche de The Pirate Bay. Avec parfois quelques petits couacs, comme l'affaire du 5 novembre que nous avions suivi. Avec également beaucoup d'attaques réussies contre les symboles du droit d'auteur. Susceptibles, quoi. 

Face à cela, Tumblr, une plate-forme de blogging dédiée aux contenus courts, qui constitue donc un autre haut lieu de la publication d'images. Et comme tout le monde, les Tumblr puisent sur 4chan de nombreuses images humoristiques, les reprennent, les modifient, et créent ou poursuivent les memes, les inside jokes, les buzz du Net. [Exemple neutre de Tumblr : http://fuckyeah4chan.tumblr.com/ . Un peu le royaume du cute quand même parce qu'en copiant 4chan, si tu n'arrives à en tirer que ça, c'est que tu as mal cherché, petit ours]

C'est alors qu'un utilisateur pacifique de 4chan, qui a dû trop lire le site du US Copyright Office avant de lancer son DDoS la semaine dernière, a lancé un appel contre Tumblr. Fondement : un troll vraiment (mais alors vraiment) pourri de Tumblr sur un site de random chat prisé par 4chan, Omegle ; l'idée est de décliner what is air, what is there sur le chat jusqu'à ce que les personnes en face se lassent. Désopilant. Et ça a mis le feu aux poudres. 


Tu as bien lu, 4chan pleure parce qu'on lui vole ses idées, ses blagues à deux balles et ses images pornos, without giving credits... 

Résultat, enfin quelque chose à faire pour tout le monde en ce pluvieux dimanche. 4chan, enfin les quelques-uns qui ne vont pas à la messe, va mettre le bordel sur Tumblr, créé des faux comptes, trolle, spamme ("get your ass behind a proxy and post your gore porn, go", et finalement ddos tandis que l'autre se défend de la même façon, en attaquant. Ce matin il semble que les deux sites étaient indisponibles [edit : grande honte pour 4chan qui est tombé le premier.]



Concluons ensemble sur le sujet : qu'est-ce que c'est que ce bordel ? Depuis quand ce type de board se réclame-t-il d'un droit de propriété sur leurs productions ? A force d'être harcelés de mails par la Hadopi et de fantasmer à tort ou à raison sur l'ACTA, cette logique de monopole sur les oeuvres et de droit exclusif est-elle en train de gangrener le coeur d'Internet ? 

Mettons nous en règle avec les juristes de 4chan, [attention : vous êtes sur le point d'entrer dans un monde merveilleux]. A présent, toute image modifiée par les artistes interagissant sur le site ne pourra être utilisée, reproduite, modifiée par qui que ce soit, sans l'autorisation de l'auteur. L'auteur, c'est à dire la communauté 4chan, à moins que l'utilisateur-auteur (Anonyme, évidemment) ne puisse prouver sa création. L'auteur donc, c'est-à-dire un image board réunissant des milliers d'utilisateurs qui devront donner leur autorisation par écrit au manant qui requiert l'utilisation de l'image. 

Je vois déjà sur tes lèvres l'idée d'exception de courte citation et je t'informe avec tristesse que cette exception est d'application difficile pour une image. Mais si tu tiens à mettre un morceau de demotivational poster en espérant faire loler le web, essaie toujours. Invoquer le but pédagogique de l'image serait un véritable challenge juridique. Reste la parodie. Mais l'humour bien spécifique de l'image board, qui souvent ne modifie pas les images, ne faisant que les illustrer d'une légende, semble encore sur la corde raide pour bénéficier de cette exception. A voir. 

Le lulz va devenir passionnant [déjà que le lol commence à être disséqué comme un phénomène social, ewh...]

Alors attention petit ourson, 4chan sort l'arme lourde du droit d'auteur et je suis sûre qu'il trouvera de chouettes cabinets d'avocats pour le faire appliquer, comme ACS Law qui manque de business ces temps-ci, échange de bons procédés oblige. 


Badineuse...

... qui, post scriptum, n'a rien contre le droit d'auteur per se, mais s'est fendu une côte en découvrant ce concept de contrefaçon de meme et comme ça fait très mal, est un peu rancunière. 

Post scriptum 2, rienavoir, mais connais-tu les Lawl cat ??





Joyeux Lundi

vendredi 5 novembre 2010

Payback (is a bitch) 5.11

Visiblement les appels au calme ne dominent pas ...


... en toute modestie, world...

11:00 AM ...à noter que le site de la Hadopi n'a jamais été autant en ligne...


06:30 PM ...I think its on...


...


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...*...


...*...

jeudi 4 novembre 2010

Payback (is a bitch), 05.11 : before



Demain nous sommes le 5 novembre , date prévue de l'attaque contre Hadopi et différents ayant-droits, dans le cadre de l'Operation Payback du groupe Anonymous. "This will be a calm, coordinated display of blood", excusez du peu. 

Le site du US Copyright Office en a déjà subi la répétition générale hier, en représailles du blocage du logiciel de P2P LimeWire par une injonction de la RIAA (Recording Industry Association of America) le 27 octobre dernier.


Je me refuse à exprimer un jugement de valeur à ce sujet, et je me contenterai donc fort courageusement de te proposer une brassée de liens là-dessus. Cependant, rappelons que les ayant-droits se sont mis à utiliser les mêmes méthodes que les internautes qu'ils poursuivent, ie. l'attaque par denial of service. Je ne peux donc qu'exprimer au passage mon cordial mépris pour ceux qui se refusent à utiliser la voie du Droit... :) .... et leur souhaiter bonne chance face à des internautes experts du DDoS, chauffés à blanc et ayant l'avantage du nombre et du temps libre dans la cave de leur parents pour leur pourrir la vie.

En attendant le vendredi noir, voilà de quoi nous informer :

Ceux qui préparent et soutiennent activement l'opération depuis son démarrage opèrent un matraquage médiatique acharné pour recruter du militant, que ce soit par le biais du site, de la page Facebook ( je sais, c'est triste ), le très prolixe compte twitter et tu peux aussi aller voir 4chan tout seul. Si tu es sage, tu peux aussi avoir des goodies (découpe bien sur les pointillés).


Pour l'épisode du 5 novembre lui-même, il bénéficie non seulement d'une page dédiée, http://f5me.tk/ mais aussi du *new* teaser ( les âmes sensibles et mineures qui parcourent ces lignes sont priées de s'abstenir, à moins d'avoir déjà vu Fight Club, auquel cas c'est trop tard, âme sensible).


D'autres se sont rapidement opposés à l'opération, comme le notable cas du Parti Pirate Français qui préfère promouvoir l'engagement politique et citoyen, une partie des Anonymous, eu égard notamment à la volontaire absence de protection du site de la Hadopi contre les potentielles attaques.

Sinon, sans commentaire as usual, mais pour rire un peu en novembre, la page de l'encyclopledia dramatica (dox included), la proposition de recyclage des manifestants contre la réforme des retraites de The drone, et on fait le point sur ce qui s'est vraiment passé demain, perlinpinpin.



Badineuse



vendredi 29 octobre 2010

Tu n'iras pas sur le site de la Carte Musique Jeune

Le site officiel de la Carte Musique Jeune est en ligne, et provoque déjà l'enthousiasme  des foules. A l'occasion de cet heureux évènement, certains ont remarqué l'article 8 des conditions générales d'utilisation du site (improprement appelées mentions légales, mais on ne va pas chipoter, ce n'est pas mon style), qui indique que "l’insertion de liens hypertextes vers toute partie du site carte-musique.gouv.fr est interdite, sauf autorisation préalable et écrite du ministère de la culture et de la communication." Belle entrée en matière, qui reflète la volonté sans cesse répétée du ministère de la Culture de se ménager les faveurs d'Internet.

Depuis, tout le monde retire ses liens, avec des edit haineux en expliquant la raison. C'est la raison pour laquelle je me permets ces quelques lignes, pour signaler en substance que tout ça c'est des conneries.

A mon humble avis de future avocat qui passe ses soirées à rédiger ce genre de conditions, parce que c'est chiant et donc c'est la stagiaire qui se le tape, le principe juridique de base est la liberté d'établissement des liens hypertextes étant donné que *attention scoop* : "la raison d'être d'Internet et ses principes de fonctionnement impliquent nécessairement que des liens hypertextes et intersites puissent être effectués librement" (Tribunal de commerce de Nanterre, 8 nov. 2000, Juris-Data n°182583).

Bien évidemment, les abus sont en revanche susceptibles d'être sanctionnés : l'utilisation systématique de liens profonds, renvoyant directement aux différentes pages du site et pouvant être préjudiciables à l'exploitation normale du site ; les frames, qui affichent directement sur un site le contenu d'un autre ; l'extraction de la base de données d'un site par le biais de liens qui en tirent et réutilisent automatiquement les informations sur un autre site...  Evidemment, il y a de quoi faire et il est légitime que les sites se protègent de tels comportements.

Cependant, ce n'est pas en incluant une clause aussi stricte (et pourtant floue) qu'un site pourra se protéger. La clause telle qu'elle est rédigée est d'hors et déjà inapplicable, car les moteurs de recherche qui référencent le site et sont nécessaires à son trafic, sont en violation de cette obligation. A moins que Google n'ait pris son plus beau stylo pour demander à la Culture sa petite autorisation, qui lui aurait été donnée dans l'heure. A moins encore que le terme extrêmement précis d'insertion ne recouvre pas le référencement, auquel cas la clause devient complètement inutile. Par ailleurs, à aucun endroit du site l'internaute n'est invité à accepter ces conditions d'utilisation ; en l'absence de consentement exprès, il n'y a aucune raison pour que cet internaute soit réellement lié par ces conditions. A fortiori quand l'internaute, comme moi, n'a jamais mis les pieds sur ce fichu site, et peut malgré cela insérer un lien vers lui. Et étant donné que le trafic du site repose essentiellement sur les articles qui signalent son arrivée, il est peu probable que le lien vers sa page d'accueil, à titre pur et simple d'information, puisse être reconnu comme préjudiciable.

Enfin, sortons du juridique, et demandons-nous, au coeur de notre moi-profond, s'il était vraiment diplomatique d'insérer (sur le site de la Carte Musique Jeune) une stipulation aussi bêtement coercitive au moment du lancement d'une offre déjà assez controversée ?


Badineuse

PS : A l'attention des potentiels blogueurs, journalistes, chasseurs de ragondins qui me lisent, je vous conseille également, sur l'insertion de liens hypertextes :

 
- un article d'Olivier Iteanu sur le sujet, et absolument pas à propos, il vient de publier un charmant résumé sur l'Hadopi sur son blog [ zOMG un lien profond!! ]
- la recommandation du Forum des droits sur l'Internet [ I... I can't stop... :( ]

lundi 25 octobre 2010

not here not here not here


Je poste pas parce que je suis partie tuer des chatons (et des thons rouges).

Bon lundi à toi

jeudi 14 octobre 2010

Dans la série des concepts fumeux, je demande le droit à l'oubli

Eric Schmidt, PDG de Google de son état, énonçait en 2009 une phrase devenue culte au sujet de la vie privée sur Internet, "if you have something that you don't want anyone to know, maybe you shouldn't be doing it in the first place". Dans la même veine, le même farceur avait trouvé la solution miracle à opposer à toutes ces tracasseries sur la vie privée : il suffit de changer de nom. duh...

Ce genre de remarques pragmatiques, ajoutées à la peur sourde de tout un chacun de voir resurgir des photos de soirées arrosées en bonne compagnie au milieu d'une candidature pour le poste d'expert-comptable de l'évêché de Pouilly-les-Canards, ont amenées les citoyens impliqués que nous sommes à s'interroger sur la création d'un droit à l'oubli.

Droit à l'oubli numérique, c'est-à-dire la garantie pour chaque personne que dans un certain délai, certaines informations seront effacées des fichiers, des articles et des archives des tiers, afin qu'Internet ne devienne un réservoir de dossiers compromettants sans rapport avec la mémoire humaine.

Le problème n'est pas exactement nouveau, depuis les 8000 ans et des poussières qu'existe l'écriture. N'en déplaise aux hautes instances de Google et leur doctrine de vie, les délinquants bénéficient d'un droit à ce que leurs actes ne soient plus évoqués ni mentionné dès lors que l'infraction est prescrite ou a été couverte par une amnistie (art. L133-11 du Code pénal et 35 de la loi sur les infractions de presse de 1881). A fortiori une personne ayant commis des faits qui ne sont même pas pénalement (ou civilement) répréhensibles, mais dont la conservation pourrait lui être socialement préjudiciable, devrait pouvoir bénéficier d'un droit à ce que ces faits puissent être effacés des fichiers d'autrui.

Si je t'en parle de façon un peu inattendue, c'est parce que : (1) j'en ai assez de parler d'Hadopi, de processus législatifs aberrants du genre je te rédige un décret contra legem sur un coin de table pour sanctionner ton comportement qui exploite l'une des milliers de failles que j'avais pas vue de ma loi rédigée sur le même coin de table trois mois avant, tiens, ça t'apprendra à avoir un service juridique sale con,  et que (2) une Charte sur le droit à l'oubli vient d'être signée.

Elle vise "les sites collaboratifs" et les "moteurs de recherche", or, ironie du sort, ni Facebook ni Google ne sont signataires (Google explique sur Numerama qu'il préfère te laisser contrôler tes données tout seul, isn't that cute ?). Cela relativise d'emblée la portée de cet acte, pourtant intéressant. A part ça, on compte tout de même (entre autres) Microsoft France, Copainsdavant, les Pagesjaunes, Skyrock et un cabinet d'avocat ( ? ). Portée limitée encore, dès lors que le préambule signale que les données concernées par la Charte sont celles "publiées intentionnellement par les internautes", ce qui exclue d'emblée tout le flux de données involontairement publiées ou révélées par des tiers. Or ce sont justement ces données sur lesquelles les internautes ont le moins de contrôle, car le moins d'informations.

Passons sur les objectifs de pédagogie de la Charte, de sensibilisation, éducation, cocoonisation des internautes, et arrivons aux vrais axes de réflexion, qui sont de protéger les données personnelles de l’indexation automatique par les moteurs de recherche, et de mettre en place des outils permettant de mieux appliquer la loi de 1978 Informatique et libertés, en permettant de mieux localiser les informations et de pouvoir les signaler pour en assurer le retrait.

La "dé-indexation" est ainsi au coeur de la Charte, ce qui a de quoi surprendre comme façon d'aborder le concept de droit à l'oubli. C'est ma façon de voir, mais j'estime qu'on fait de la demi-mesure, en passant par les intermédiaires, les moteurs de recherches, les moyens de diffusion, sans s'intéresser au principal problème qui est le contenu : ce n'est pas exactement de la responsabilité de Google si des informations préjudiciables trainent sur les gens sur Internet, bien au contraire.

A force de s'intéresser aux intermédiaires genre Google & Facebook qui sont les boucs-émissaires actuels de l'Internet, on en oublie la désinvolture avec laquelle les personnes physiques sont mentionnées dans les médias, les blogs, les sites amateurs ou professionnels, etc. Et sur ce problème là, aucune sensibilisation ni éducation pour tenter de faire comprendre aux nouveaux éditeurs de contenus leur responsabilité morale dans la diffusion d'informations relevant de la vie privée de personnes tierces. Qui n'a jamais menacé (souvent en vain) ses amis des pires représailles si les photos de la dernière soirée sont publiées & taggées...?

Le "droit à l'oubli", ce n'est qu'un énième "droit à..." flou et inapplicable, qui sert à faire croire aux internautes que l'Etat va lui accorder des garanties et prérogatives qui changeront sa vie. Après, qu'on s'étonne d'avoir des autorités administratives qui viennent se mêler de réguler le Net, quand nous sommes si prompts à invoquer des droits subjectifs que seules des institutions peuvent nous garantir.

Le "droit à l'oubli", c'est à chacun de l'appliquer pour les autres... Le droit ne devrait pas avoir à intervenir plus qu'il n'intervient déjà par la législation sur la presse. En revanche, si on veut jouer au droit subjectif, je ne peux que soutenir l'idée d'un "droit à l'anonymat", autrement plus opérationnel comme concept, bien que l'idée d'anonymat n'aie pas bonne presse, on en a déjà parlé ici (et là je coule à jamais mon blog en te renvoyant sur un autre blog tellement bien que tu n'en sortiras plus jamais : pour l'explication de l'idée de droit à l'anonymat, Me Olivier Iteanu, "Droit à l'oubli numérique, hétéronymat et cassoulet", mais pour une fois qu'un blog juridique n'est pas une manifestation de la honteuse prédominance des blogs pénalistes, je ne peux pas le passer sous silence.)

Bonne lecture :) 


 
Badineuse


vendredi 8 octobre 2010

AFNIC et noms de domaine : l'art législatif français à nouveau récompensé

Le petit monde du .fr est en émoi.

Le Conseil constitutionnel a rendu il y a deux jours une décision en réponse à une question prioritaire de constitutionnalité, décision qui abroge ni plus ni moins l'un des piliers de la législation sur les noms de domaine en .fr, l'art. L45 du Code des postes et communications électroniques.

Cet article prévoit comment sont désignés les organismes chargés d'attribuer et de gérer les noms de domaine du .fr et comment ceux-ci sont censés s'occuper de ces noms de domaine : l'encadrement de l'action de ces organismes par cet article est un modèle du genre, l'organisme devant exercer son activité "dans l'intérêt général, selon des règles non discriminatoires rendues publiques et qui veillent au respect, par le demandeur, des droits de la propriété intellectuelle". Là, tu vois, l'organisme est vachement bien encadré, avec ça, pas de risque d'abus.

L'organisme qui s'est autoproclamé  chargé officiellement de l'attribution et de la gestion des noms de domaine en .fr est actuellement l'AFNIC, Association Française pour le Nommage Internet en Coopération, ancien NIC-France. N'étant pas un établissement public, ni investie à l'origine d'une quelconque mission de service public, la légitimité de l'AFNIC a souvent été remise en cause, d'autant plus que ses strictes procédures d'attribution des noms de domaine ont été mal vécues par un secteur qui nécessitait une certaine souplesse. L'AFNIC est à présent reconnue officiellement comme office d'enregistrement du .fr pour une durée de 7 ans et sa gestion est sous convention avec l'Etat (ce qui m'interpelle d'ailleurs, si un publiciste pouvait m'expliquer la nature d'un tel contrat public/privé...).

Malgré ces chefs d'oeuvre réglementaires, un vilain empêcheur de légiférer en rond a osé se servir d'une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) pour se plaindre et faire "grief à ces dispositions de laisser à l'autorité administrative et aux organismes désignés par elle une latitude excessive pour définir les principes d'attribution des noms de domaine et d'omettre ainsi de fixer un cadre minimal et des limites à leur action, en méconnaissance de l'étendue de sa propre compétence par le législateur".

Oser dire que notre législateur bien-aimé fait mal son boulot, surtout dans le secteur des nouvelles technologies, mondieumondieu que les gens sont ingrats aujourd'hui cétypacroyable.

Et le Conseil constitutionnel de donner raison au fâcheux, en estimant que le législateur avait méconnu sa propre compétence qui est de déterminer les principes fondamentaux des obligations civiles et commerciales (art. 34 de la Constitution), en :
  • n'établissant aucune garantie contre les atteintes à la liberté d'entreprendre et à la libre communication des pensées et des opinions ; et en
  • renvoyant à un décret en Conseil d'état le pouvoir d'encadrer les conditions dans lesquelles les noms de domaine sont attribués ou peuvent être renouvelés, refusés ou retirés.
En français, fichue feignasse de législateur incapable, non seulement tu n'es pas foutu de te référer à trois ou quatre libertés fondamentales pour que ta loi soit un minimum crédible, mais en plus dès que ça se complique tu refiles le boulot aux autres, c'est à se demander à quoi ça sert d'avoir un Parlement.

Cela pourrait être assez marrant, tout le dispositif législatif et réglementaire du .fr qui s'écroule, toutes les attributions prises sur ces fondements remises, le chaos total... Néanmoins le Conseil est une réunion de gens sérieux, dommage, et l'abrogation de l'article L45 ne se fera que le 1er juillet 2011, tandis que les actes pris sur son fondement dans le passé ne sont pas non plus remis en cause jusqu'à cette date : d'ici là, le législateur va devoir se botter le train pour pondre un texte acceptable et éviter le ridicule total, s'il n'est pas déjà consommé, du nom de domaine .fr sans cadre légal - évitons également de voir resurgir la merveilleuse gestion de l'AFNIC d'avant 2004...

Vu l'encombrement du calendrier législatif 2010-2011, on peut finalement reconnaître au Conseil un grand sens de l'humour !


Badineuse

mardi 5 octobre 2010

Free from Hadopi, ou comment se faire facilement de la pub

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MàJ : nous parlions de mesquinerie... Numéricable invite la Haute Autorité à sanctionner les opérateurs récalcitrants

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Tu n’as pas dormi de la nuit non plus, je le sais, je te comprends : les premiers mails Hadopi, avertissant les internautes négligents que leur connexion est le lieu du vice, sont partis. Ce sont les fournisseurs d’accès à Internet (FAI) qui sont censés les transmettre à l’abonné, au nom et pour le compte de la Hadopi (L331-225 du Code de la propriété intellectuelle).

Classement des bons élèves, Bouygues et Numéricable semblent avoir été les premiers à le faire, suivis hier par Orange et SFR.

Il ne manquerait pas quelqu’un… ? En effet, on attend toujours l’envoi des mails par Free, qui a cependant annoncé qu’il se refusait à le faire. Raison invoquée, la signature d’une convention avec la Haute Autorité, convention dont l’existence même fait débat : la Hadopi prétend ne pas avoir la moindre d’idée de quoi il est question, tandis que l’évocation d’une convention dans le décret du 5 mars 2010 renvoie aux conditions d’interconnexion des fichiers de données personnelles des opérateurs avec le fichier géré par la Hadopi. Autrement dit rien à voir avec l’envoi des mails.

La Hadopi a cependant rappelé dans cette affaire que l’envoi des mails par les FAI était une obligation légale, qui n’était conditionné par aucun conventionnement ; remarquons que le fait que cette obligation ne soit accompagnée d’aucune sanction ne lui enlève aucunement son caractère impératif.

Cela n’est pas la première fois que Free traine les pieds pour se soumettre aux obligations imposées par le dispositif Hadopi. Déjà, lorsqu’il s’était agi de communiquer à la Haute Autorité les données d’identification des internautes concernés par les avertissements, Free avait manifesté son désaccord, puis aurait envoyé ces données sous forme papier – très exploitable & peu encombrant. Sur ce coup-là, Free n’a pas osé faire obstruction totale, car la non communication de ces données par les FAI constitue une contravention de cinquième classe, sanctionnée par 1 500 euros d'amende par IP non identifiée (R331-37 et R331-38 du CPI). En revanche, rien ne l’obligeait à transmettre les données sous forme numérique. De la résistance sans risque.

A présent, Free estime appliquer la loi a minima, en trouvant un moyen terme entre la coopération avec la Hadopi et le simple respect de la loi. Dès lors que celle-ci prévoit une obligation de faire, je ne vois pas bien ce qu’ils entendent par là –mais comptons sur eux pour trouver…

La raison de ce comportement est simple – un peu mesquine malheureusement. C’est bien joli d’employer des termes comme « collaborer », pour désigner l’envoi des mails par les autres opérateurs, mais tout ceci reste une histoire de gros sous… Se fondant sur une décision du Conseil constitutionnel n° 2000-441 DC du 28 décembre 2000 (mais arrête donc de cliquer sur tous les liens que je mets, genre tu vas lire 50 considérants relatifs à une loi de finance, franchement), selon laquelle les dépenses étrangères à l’exploitation des réseaux de télécommunication et imposées par le législateur pour des considérations d’ordre public et/ou d’intérêt général de la population, ne sauraient incomber directement aux opérateurs (csd. 41), Free refuse catégoriquement de prendre en charge ces frais.

D’où l’évocation d’une hypothétique convention, en réalité un gros appel du pied à remettre sur le tapis la question de la prise en charge des frais, suite à quoi il semble évident que l’opérateur « collaborera », comme tous les autres, après le délai qu’il faut décemment respecter pour se faire passer pour un acteur du mouvement anti-Hadopi. Guerre d’image de marque, ce que la Haute Autorité n’a pas manqué de relever en en pointant les conséquences pour les abonnés, qui ne seront donc pas informés de leur premier avertissement, et ne recevront que le deuxième, par lettre recommandée.

Je te recommande donc le streaming et la FNAC.


Badineuse

samedi 2 octobre 2010

Droit de la concurrence, le nouveau droit d'auteur

Un mot sur le droit d'auteur, puisqu'on en parle pas assez, et que ni toi ni moi n'avons envie de nous associer au lynchage en règle du nouveau site de la Hadopi, qui malgré ses nombreux manques, constitue pourtant une avancée majeure au niveau de la communication des AAI ; que ses détracteurs aillent voir un peu le site de l'ARMT, prédécesseur de l'Hadopi ou pire encore, celui de l'Autorité de la concurrence, pour saisir ce que peut être un site indifférent au grand public.

Sans tomber dans l'étude obsessionnelle des choix graphiques et étymologiques de notre-autorité-préférée, on peut se demander ces jours-ci à quoi va-t-elle servir du point de vue du droit d'auteur. Certes de jolis mails bleu et blanc - on est très zen à la Hadopi-, vont être envoyés aux utilisateurs négligents, certes des connexions vont être suspendues pour la plus grande gloire de la propriété intellectuelle. Cependant l'a Hadopi assume également un rôle pédagogique conséquent, eu égard à l'impopularité actuelle du droit d'auteur : la Haute Autorité est devenue par assimilation la représentante du droit d'auteur, avec la fonction schizophrène d'appliquer le droit d'auteur et de le réformer en l'adoptant à la réalité sociale.

Or la régulation du secteur a été jusqu'à présent totalement accaparée par un autre pan du droit, qui lui, ne souffre d'aucun problème de légitimité : le droit de la concurrence. Par une bizarrerie dont seuls les juristes ont le secret, la Commission européenne ainsi que les autorités nationales de la concurrence se sont mises en devoir, il y a plus de dix ans, de modérer les excès du droit d'auteur, pour laisser la place à la liberté du commerce et de l'industrie : l'affaire Microsoft, qui semblait sans fin, a fini par aboutir à la divulgation des informations nécessaires à l'interopérabilité et à la limitation des ventes liées, la décision iPhone a indirectement permis la fin des exclusivités de distribution conclues avec Orange, etc. 

Ainsi la Hadopi arrive dans un terrain qui semble déjà perdu : que ce soit sur le plan des faits, une bonne part des internautes étant excédée, guettant le moindre faux pas ; que sur le plan du droit, avec les autorités de la concurrence qui ont le beau rôle. Il suffit de regarder la violence avec laquelle les représentants de la Commission européenne se permettent de parler des modèles propriétaires, fermés, quintessence du droit d'auteur ; il suffit de citer la vice-présidente à la stratégie numérique Neelie Kroes, notamment à l'Open Forum Europe 2010 pour comprendre que le devoir de réserve n'est pas de mise lorsque l'on évoque le si détesté droit d'auteur...
"Let's imagine two competing standards that are both technically excellent for a certain task but differ in the level of constraints for implementers. Which of these two standards do you think will see more implementation and use, including for unforeseen purposes? The one that you can download from a website and that you can implement without restrictions? Or the other one which you have to buy, which is restricted to certain fields of use and which requires royalty payments for embodied intellectual property rights (IPR)?"

Ce genre de parti pris simpliste, exprimé pourtant par un représentant des institutions européennes a de quoi choquer. La grande réforme du droit d'auteur que tout un chacun réclame risque de s'opérer avec autant de lobbyisme et d'influences extérieures que durant les votes des lois Dadvsi, Hadopi, et autres chefs-d'œuvres. Le droit de la concurrence aura beau jeu de continuer à imposer une logique purement commerciale et industrielle à un droit d'auteur qui souffre déjà bien trop de l'intrusion de ces impératifs. Le droit d'auteur n'est pas une opinion politique, pas plus que la Hadopi n'est un parti ; la Commission ne devrait pas inciter à la radicalisation des positions, en laissant croire aux internautes que la suppression de la propriété intellectuelle est envisageable... Car finalement, il suffit du plus petit aménagement proposé par les parangons du droit d'auteur et du modèle propriétaire à outrance, pour que les autorités de la concurrence abandonnent leurs actions.

En attendant, laissons la Hadopi tenter d'accomplir sa mission profonde qui est de créer une véritable offre légale, et d'instiller dans le droit d'auteur le minimum de bon sens qu'il faudrait pour comprendre que la marée de citoyens qui se retrouvent en situation de délinquance ne constituent qu'une réalité sociale qu'il va bien falloir finir par prendre en compte.



Badineuse

jeudi 30 septembre 2010

Geek Time : la série des Kingdom Hearts

A l’occasion de la récente sortie française du jeu Kingdom Hearts Birth by Sleep sur PSP, j’ai décidé de piquer discrétos le clavier de Badineuse afin de vous parler un peu de cette série de jeu qui mérite le détour. 

D’abord, Mickey, il te marave Séphiroth, grave ! 

Kingdom Hearts, c’est la rencontre improbable de deux mondes : un jour, M. Square Enix qui développe la fameuse série de jeux vidéo Final Fantasy, rencontre M. Disney qui produit les films d’animations qu’on ne présente plus. Les deux hommes se disent que ça serait vraiment cool de travailler ensemble. Kingdom Hearts est né.
Il faut dire qu’on avait d’abord cru à une blague : comment l’esprit américain et bon enfant de Mickey va-t-il pouvoir s’accorder avec l’univers des jeux vidéo japonais ultra-complexes ? Bref, ça sentait l’annonce marketing pour un jeu mauvais et de l’argent facile. Et pourtant ça a marché ; et même très bien puisque ce n’est pas un jeu mais six jeux qui ont vu le jour, chacun étant une réussite et une amélioration par rapport au précédent.

Une histoire de clé, de serrures qu’il faut fermer, ouvrir…
Kingdom Hearts raconte l’épopée de Sora, Riku et Kairi, trois meilleurs amis vivant sur une île et rêvant d’explorer les mondes extérieurs. Sora va néanmoins  être séparé de ses deux amis lors de la destruction de son île par les Sans-Cœur, incarnations des ténèbres issues du cœur des hommes. Afin de faire face à ces monstres, Sora se révèle comme l’élu de la Keyblade, une arme légendaire en forme de clé géante (oui oui, une clé, vous avez bien lu !).

Sora va ainsi voyager de monde en monde en compagnie de Donald et de Dingo afin de retrouver Riku, Kairi et Mickey et de contrer la menace des Sans-Cœur dirigée par une alliance des Bad Guys des films Disney. Le principe des jeux Kingdom Hearts consiste donc à explorer différents mondes, très souvent correspondants à un Disney, nous permettant par la même occasion de redécouvrir les dessins animés que Mamie nous mettait pour qu’elle puisse faire sa sieste.


Une mythologie propre


Cependant, dans un souci d’équité, il ne fallait pas qu’un des deux univers prenne le pas sur l’autre. Pour cela, Square Enix a créé un troisième univers, propre cette fois-ci à la mythologie Kingdom Hearts. C’est pour cette raison que les héros principaux de la série n’appartiennent ni à Disney ni à Final Fantasy. Il est d’ailleurs intéressant de constater qu’au fur et à mesure de la série, cet univers inédit va gagner en maturité au point de reléguer au second plan les deux univers qui lui ont donné naissance. Cette évolution ne plait certainement pas à tout le monde mais je trouve personnellement que c’est un choix très audacieux qui finit par donner toute son ampleur à la série. On ne joue alors plus pour revivre les contes Disney, mais pour connaître la suite des aventures de Sora et résoudre le mystère du Kingdom Hearts.

Car il faut savoir que le projet Kingdom Hearts est le résultat d’une vision très ambitieuse puisque dès le départ, chaque jeu soulève des points qui ne seront résolus que dans les jeux suivants. C’est bien simple : pour bien comprendre la portée de la narration, t’es obligé de finir TOUS les épisodes (et du coup, pigeon, tu vas raquer) ! Cette complexité scénaristique représente toute la grandeur de la série et permet au fan de guesser tout son saoul en attendant la sortie du jeu suivant.


There will be stars

Depuis le tout premier Kingdom Hearts, le principe du jeu n’a pas changé : dans chaque monde, le héros ne pourra pas glander tranquille mais se sentira obligé d’aider l’autochtone : aller chercher avec Aladin la lampe magique, aider Simba à reconquérir son royaume ou bien aider Jack à préparer Noël…

Les jeux Kingdom Hearts mènent donc habilement exploration libre, évolution du personnage et combat en temps réel des gentils contre les méchants. Puisqu’on parle des combats, il faut préciser que ceux-ci sont très dynamiques, voir bourrins (on pourrait même dire brouillon pour le premier Kingdom Hearts…). C’est bien simple : c’est quasiment du God of War, sauf que vous remplacez les gerbes de sang par de petites étoiles et c’est bon. Bref, on adore !

Autre fait rare : la traduction française est de très bonne qualité. D’ailleurs, pour les épisodes principaux, tous les dialogues ont été traduit en français avec les voix de doubleurs professionnels, ce qui relève de l’exploit quand on connait la qualité des doublages français dans les jeux vidéo en général (pour des moments de pur epic fail, voir ici ou  ; attention c’est du lourd !).

Birth by Sleep, la genèse de la série

Ce nouveau Kingdom Hearts se situe chronologiquement avant tous les autres et nous propose de laisser Sora et Riku courir sur la plage en couche-culotte pour nous intéresser à Terra, Ventus et Aqua, trois aspirants au titre de Maître de la Keyblade. Sauf que très vite, les trois amis se séparent pour enquêter sur l’apparition de monstres et la disparition encore plus inquiétante d’un autre Maître de la Keyblade. 
 
Evidemment, jouer à Birth by Sleep quand on a fait les autres Kingdom Hearts, c’est un peu comme regarder l’épisode 3 de Star Wars (en mieux parce que faire pire, ça serait très fort) : on sait pas trop comment, mais ça va forcément merder sur la fin.
La grande nouveauté de Birth by Sleep est qu’en début de partie, on choisit l’un des trois héros pour ne suivre que son point de vue. Il faudra donc suivre les trois histoires pour apprécier tous les méandres du scénario. Les fans de la série se réjouiront de pouvoir comprendre les liens avec les autres Kingdom Hearts, tandis que les newbies pourront commencer l’aventure en suivant l’ordre chronologique, ce qui n’est pas plus mal.
En termes d’expérience de jeu, ce nouveau Kingdom Hearts reprend tout ce qui a fait le succès de la série en améliorant tout. Le système de combat n’a jamais été aussi dynamique, la mise en scène est percutante et le jeu propose pleins de mini-jeux bien sympathiques (monopoly, jeux de courses, jeux musicaux, volleyball…) ainsi que la possibilité de jouer en réseau si jamais t’as des amis et que tu veux cordialement leur exploser la face.
En résumé, un Kingdom Hearts tout simplement excellent et complet, bien qu’il soulève plus de questions qu’il n’apporte de réponses. Qu’importe : on en redemande ! 
Sclaxion


mardi 28 septembre 2010

Dieu te parle

PCINpact publie ce matin le modèle de mail d'avertissement qui sera envoyé par la Hadopi aux internautes dont la connexion est présumée avoir permis des téléchargements illégaux. La publication de ce modèle intervient au moment où de faux mails d'avertissement Hadopi circulent pour tenter de récupérer les données des internautes, ou juste de se marrer un peu...

C'est donc avec une grande émotion que nous levons le voile sur les premiers pas de notre Autorité (écrasons une larme) :



Màj : par ailleurs, la Hadopi signale certaines caractéristiques de ses courriers officiels permettant de les distinguer de potentiels phishings, il n'y aura pas de lien cliquable, pas de demande de paiement en ligne (!), et bien sûr, l'internaute ne doit pas répondre à l'adresse de l'envoyeur...

lundi 27 septembre 2010

Hadopi, le meilleur des régulateurs II

[coup de gueule inside]

Nouvelles du front : calme plat.

Malgré beaucoup d'annonces, d'effet de suspens ces derniers jours, la Hadopi demeure la grande absente de la rentrée. Les fameux mails ne sont toujours pas partis ; le site Internet décline des variantes intéressantes de tous les messages d'erreurs possibles pour justifier sa non-existence, la mise en ligne étant pourtant prévue aujourd'hui.

Comment en serait-il autrement, quand chaque étape à effectuer semble immédiatement compromise ?

Les courriers à envoyer à l'internaute qui néglige la sécurité de sa connexion au profit de son téléchargeur de voisin, toujours annoncés, jamais partis, laissent la voie libre aux faux courriers et à tous les phishings de données personnelles, coordonnées bancaires...  Le tout fait figure de comédie où la Haute Autorité va immanquablement se ridiculiser (on n'en est plus à une fois près remarque, et puis il commence à faire moche, il faut bien rire de quelque chose).

 
Quant au site Internet, il ne tiendra pas cinq minutes. Encore que, dans une connexion synaptique rare chez notre Haute Autorité préférée, la Hadopi a averti que son site Internet ne serait pas protégé contre les attaques de déni de service, les fameuses DDoS (distributed denial of service , qui permettent notamment d'empêcher d'accéder à une page en noyant le serveur). Ceci nous change des déclarations suicidaires relatives au triste site jaimelesartistes.fr : déjà peu populaire auprès de la communauté anti-Hadopi, le site de propagande fut submergé d'attaques et rendu inaccessible quelques heures après avoir été qualifié de "super blindé" par la ministre de la culture de l'époque, "ils peuvent toujours attaquer". Un point donc pour notre Haute Autorité nationale, son président Eric Walter a déclaré avec franchise qu'une attaque pouvait faire tomber le site.

Malheureusement, ce geste de bon sens arrive un peu tard, et surtout un peu au mauvais moment. Comme le torchon ne brûlait pas assez entre ayant-droits et P2P, des sociétés ont eu l'idée lumineuse de jouer les pirates hunters, en utilisant les mêmes méthodes que leurs cibles. Long story short, les grands moteurs de recherches torrents, qui permettent d'accéder aux liens P2P, se sont fait eux-aussi harceler d'attaques DDoS, et certains comme Pizzatorrent ont mis la clé sous la porte. Et récemment, ces attaques ont visé le sacro-saint The Pirate Bay, la plate-forme de recherche de torrents la plus en vue au monde, le nerf de la guerre pour les adeptes du téléchargement en ligne.


Source : Generation NT

Inutile de te dire qu'employer ce genre de méthodes n'est pas l'idée du siècle. Tout d'abord parce que les attaques DDoS sont complètement illégales. En France, cela est puni de 5 ans de prison et de 75 000 euros d'amende (délit d'entrave au fonctionnement d'un système de traitement automatisé de données, 323-2 du code pénal). On se demande parfois pour qui les ayant-droits se prennent, la propriété intellectuelle et sa défense n'étant en aucun cas une justification à un comportement aussi incivil.


Sans compter que la pédagogie n'est pas la vertu première de la loi du Talion, mais passons.

[non en fait, je ne passe pas du tout, je persiste à penser que l'application forcée du droit d'auteur par le biais de mesures techniques qui s'apparentent à des actes de contrainte et à présent de violence ne peut qu'amener à une radicalisation des positions. Il est choquant de voir le droit d'auteur être instrumentalisé à ce point par des ayant-droits qui n'ont souvent plus rien à voir avec les auteurs originels, tant les lobbys ont travaillé pour déposséder les auteurs de leurs droits tout en conservant les atouts formidables du monopole que le droit d'auteur implique. Il est tout aussi choquant que ces ayant-droits se permettent d'employer ouvertement des moyens illégaux, alors que, contrairement à la masse des internautes, ils ont les moyens de défendre leurs droits financièrement et juridiquement ; ils ont enfin la possibilité de se payer un cabinet de consulting en stratégie qui leur expliquera qu'avec une offre légale correcte, le téléchargement illégal se résorbera évidemment de lui-même. Merci de m'avoir lue.

Par ailleurs, l'autre détail à ne pas oublier, c'est que les défenseurs de The Pirate Bay ont des moyens de rétorsion autrement impressionnants qu'une société privée, qui malgré son intéressement financier, a ses limites. Ce qui devait arriver arrive, la principale communauté impliquée dans les attaques DDoS, les Anonymous, ont lancé attaque sur attaque, visant non seulement des sociétés clairement impliquées dans le nouveau business du DDoS, mais également des associations de défense des intérêts des ayant-droits, la MPAA (Motion Picture Association of America) et la RIAA (Recording Industry Association of America). L'opération est poétiquement nommée Payback Is A Bitch.

Et dans tout ça, Hadopi, première représentante de la riposte graduée dans le monde, a été associée aux ayant-droits :

                           tadaaaa....!



Source : Generation NT


This isn't too much, is it...?

Là encore, il semble que l'heure soit plutôt au bon sens en France (laisse moi rêver tranquille, tu veux), le Parti Pirate français ayant appelé à ne pas participer ni cautionner l'attaque prévue pour novembre. Je ne peux pas être plus d'accord, mais ne peux que relayer...



Badineuse